La cuisine passe par là

une exposition de Malo Tanné aux Halles de la...

une exposition de Malo Tanné
aux Halles de la Martinière
du 8 au 31 juillet 2019
facebook.com/mtanne

« Si ta photographie n’est pas bonne, c’est que tu n’étais pas assez près. »
Robert Capa

J’ai voulu être plus près. Encore plus près. Toujours plus près. Ma sœur vit à Paris. Elle aide les migrants, ou plutôt chaque migrant, à être reconnu(s) de tous. Elle me raconte leurs vies, leurs douleurs du déracinement. Leurs incompréhensions de l’endroit où ils sont arrivés, leurs perditions. Je compatis, mais je ne réalise pas. Tout cela me paraît si loin…

Je décide de partir à leur rencontre. Tout d’abord sans volonté artistique, seulement de l’Humain. Arrivé sur place, je sympathise avec beaucoup d’entre eux. Un homme me parle, il m’explique comment il est arrivé ici et maintenant. Son témoignage me brûle, mes émotions me submergent : je compatis, et je réalise. Je sors mon appareil photo.

Mon projet photographique retrace le parcours de ces personnes que j’ai eues la chance de rencontrer. Ce sont des portraits en noir et blanc. Je n’ai pas voulu y inspirer seulement du pathos, mais de l’universalisme dans la singularité.

Ces figures qui nous semblent si familières, dont les traits ressortent par le clair-obscur des photos, nous imposent la réalité, leurs réalités. À ces portraits, j’ai décidé d’y ajouter des fragments de témoignage de leurs exodes difficiles par l’intermédiaire de cartels. J’ai tenté par la dureté de leurs situations, d’y apporter aussi de la tendresse qui s’exprime par le grain particulier des différentes pièces.

J’inscris mon projet dans une actualité dont la préoccupation est l’affaire de tous et toutes. Projet artistique et social dont la portée n’a pas de frontière, elle.

Dans l’espoir que chacun de nous se disent, une fois ces figures regardées, ces vies dures témoignées : « Ma mère me manque ».
Malo Tanné